Le thème de ce colloque sera "Sensorialité - affectivité - sens (D.N.P. et langue maternelle)
Les intervenants  : Professeur J.P. Relier (Organisation de l'interaction mère-enfant avant la naissance) A.M. Fisher-Rat (Stimulation basale) V. Navizet (des sens au sens-éducation précoce et surdité-une expérience au Burkina Faso) E. Lengellé(Une chanson c'est peu de chose, mais quand elle se pose... la,la,la)
 (renseignements au secrétariat)

Argument
"Le sens naît des sens" (Geneviève Haag)

Par sa dimension de vécu et d’échanges, la DNP nous place d’emblée au cœur de l’affectivité et on a pu parfois le lui reprocher. Or que devient la parole sans valeur affective ?

Dans la langue maternelle, celle de la petite enfance et des premiers échanges avec le monde, cette affectivité existe bien là où deux personnes au moins partagent la même langue, à l’intérieur de laquelle les mots ont une saveur, une odeur, un toucher, une sonorité, une visibilité, bref un corps. En travaillant sur la sensorialité de la parole, laquelle est tout à la fois musique, rythme, couleur, la DNP se propose de re/donner du « corps » à cette langue maternelle.

 Dans cette sensorialité de la parole se reflète chez le jeune enfant un rapport ludique au monde. Parler n’est pas seulement dire des mots qui ont un sens mais aussi et surtout émettre des sons, inventer et varier ceux-ci à l’infini en disposant d’une liberté à laquelle donne accès le corps qui joue avec un autre. C’est cette liberté là qui se perd trop souvent pour laisser la place aux mots réduits aux mots, coupés de toute connotation corporelle et affective. L’art, comme la poésie, s’emploient à la retrouver. Avec la DNP nous continuons d’exploiter cette intuition de Madeleine Dunoyer qui rend évident les liens entre sensorialité, créativité ludique et artistique partagée, parole vivante.

Au cœur de la parole émergente, la DNP comme pratique prend peu à peu conscience d’agir à ce point d’articulation où  sont indissociablement liés affects et représentations, car le schéma qu’elle se donne, allant du kinesthésique et du tactile vers le visuel, concrétise cette réalité : le sens (la représentation) et l’affect sont les deux faces d’une même médaille, permettant à l’enfant de re(devenir) sujet de sa parole. Notre pratique semble bien nous ramener à ces niveaux primaires pour favoriser le développement ou une reprise de celui-ci.

Nous aimerions nous interroger et échanger à propos de cette corporéité et cette sensorialité médiatisées et transformée par la voix humaine. Peu d’entre nous ont une expérience auprès de nourrissons et nous serions heureux de bénéficier des apports théoriques et pratiques de nos intervenants sur ce merveilleux de la parole qui émerge et sur la place que nous y prendre comme professionnels, comme parents.

Liste des précédents colloques  :